UGNIC N°72
JUIN 2022
L’ÉDITO DU MOIS [RÉDIGÉ APRÈS LES INTEMPÉRIES]
RÉDACTION
Directeur de publication
Anthony BRUN
Directeur de rédaction
Bastien BRUSAFERRO
Rédactrice en chef
Émilie CHAPALAIN
ÉQUIPE
Dylan BOURGEOIS
Mathilde DAEMS
Doriane DECOURT
Marine DURAND
Mégane LASVERGNAS
Marine MAUCOUARD
Chères collègues viticultrices, chers collègues viticulteurs,
Je tenais à vous envoyer ce mail, car comme vous le verrez dans les prochains jours, j’ai malheureusement été un peu trop optimiste.
En effet, pour des questions purement opérationnelles, je rédige les éditos du magazine UgniC en moyenne 3 semaines avant que vous puissiez les lire et pour le numéro de juin que vous allez recevoir très prochainement, je me félicitais de l’efficacité de notre système de protection anti-grêle.
Force est de constater que la nature m’a fait défaut et comme vous le savez désormais, notre vignoble n’a pas été épargné par les aléas, loin de là.
Lundi soir, mais aussi, dans une moindre ampleur lors de la semaine dernière, une grande partie de notre vignoble a été meurtrie par des orages et un certain nombre d’entre nous ont perdu en une demi-heure, le fruit d’une année complète de travail, moi le premier.
Cet aléa d’une ampleur exceptionnelle nous démontre d’une manière brutale que le travail à mener sur l’adaptation de notre vignoble au changement climatique est urgent. Sachez que votre syndicat a bien l’intention d’être pleinement mobilisé sur les différentes solutions à apporter.
Notre action commencera bien évidemment par mettre tous nos moyens humains pour accompagner ceux d’entre vous qui en auraient besoin et faire en sorte qu’un maximum de mesures d’accompagnement puisse être mis en place.
Nous demandons notamment, avec l’appui de nos politiques, de l’administration du BNIC et de tous les acteurs de nos deux départements que toutes les mesures d’aides possibles soient appliquées pour accompagner les cas les plus difficiles. Nous ne pouvons rien vous garantir, mais aujourd’hui, nous travaillons sur de multiples sujets : les procédures de calamité agricole et de catastrophe naturelle, le dégrèvement de la taxe foncière sur le foncier non bâti, des mesures fiscales, l’activité partielle concernant les salariés, les conventions de mise à disposition aléas climatiques ou le dispositif d’achat de vendange fraîche, la mise en place d’échéanciers de paiement pour les cotisations MSA, le report d’échéances et mise en place de fonds de roulement auprès des établissements financiers.
Bien sûr, ces actions ne seront parfois qu’un pansement et nous devons travailler aussi sur du plus long terme. Nous étudierons dans les prochains jours des évolutions à apporter à notre système de protection actuel comme des techniques innovantes de protection, je pense particulièrement aux filets.
Notre premier objectif est de garantir le potentiel de production, mais nous nous devons aussi de travailler sur la question assurantielle. Une réforme de l’assurance imminente est fixée au 1er janvier 2023. Vous pouvez compter sur l’implication de votre syndicat qui œuvre pour que nos spécificités viticoles y soient intégrées.
Je réinsisterai particulièrement sur un point. Comme vous le savez, certains d’entre nous ont subi des aléas à répétition alors que d’autres viennent d’avoir un rappel brutal que la nature peut tout nous enlever. Cela ne fait que confirmer une chose : le système assurantiel doit être protégé, défendu et amélioré pour correspondre au mieux à nos pratiques. Ce système ne sera réellement efficace que si, tous, collectivement, nous sommes assurés. Je ne serai pas surpris, si demain, nos banques nous demandent cette garantie, mais je pense aussi qu’il est de notre devoir de nous assurer. Ne pas être assuré aujourd’hui, en plus d’être un risque énorme à titre individuel, c’est aussi ne pas participer à l’accompagnement de ceux qui ont été, qui sont ou qui seront touchés un jour.
L’UGVC reste à l’écoute des viticulteurs et se tient disponible au 05 45 36 59 88.
Par ailleurs, la MSA des Charentes a mis en place un numéro d’urgence unique : 05 46 97 51 51.
Anthony BRUN, Président de l’UGVC
ÉDITO INITIAL [RÉDIGÉ AVANT LES INTEMPÉRIES]
Chères collègues viticultrices, chers collègues viticulteurs,
J’aimerais revenir sur deux points très importants pour notre filière.
Le premier, c’est celui de la grêle. En effet, comme nous avons pu le constater, les phénomènes climatiques extrêmes qui nous étaient annoncés ont malheureusement touché quelques viticulteurs de notre appellation. Il me semble néanmoins essentiel de souligner que les travaux et actions menés par votre syndicat, en lien avec la Fédération des interprofessions, semblent démontrer une certaine efficacité. Je suis en effet convaincu que si notre vignoble est l’un des plus épargnés par la grêle – croisons encore les doigts jusqu’à la récolte – c’est grâce à la force du collectif et aux élus mobilisés pour densifier le réseau de cheminées et abaisser le seuil de déclenchement. Nous devons bien entendu continuer nos réflexions pour comprendre pourquoi certaines zones sont encore aujourd’hui impactées, et nous inscrire dans une recherche constante d’amélioration de notre protection. Je vous garantis que l’implication de votre syndicat sur le sujet est totale et continuera de l’être.
Le deuxième point sur lequel je voulais revenir, c’est celui qui, aujourd’hui, alimente bon nombre de discussions dans nos campagnes. Nous constatons tous des évolutions significatives de nos coûts de production, je ne reviendrai pas sur les raisons que nous connaissons. Nous constatons également des difficultés en matière de recrutement de notre main-d’œuvre. Nous nous devons dans le même temps de répondre aux attentes sociétales en améliorant toujours nos pratiques. Tous ces éléments ne sont pas indolores pour la viticulture, bien au contraire. Et lorsque l’on y rajoute les efforts conséquents que nous avons fournis pour développer notre vignoble, naturellement, vous êtes alors nombreux à nous faire part de vos interrogations sur les politiques de valorisation. Soyez certains que votre syndicat continue de faire valoir l’ensemble des efforts fournis par la viticulture dans ce contexte plus que compliqué et que notre message est le même que le vôtre. Il va falloir dans le même temps compenser l’augmentation de nos charges et valoriser les efforts de la viticulture : c’est bien là le message que nous portons sans relâche.
Je souhaitais enfin profiter de cet édito pour remercier personnellement et en votre nom, Émilie CHAPALAIN. Arrivée en 2005 au sein de la famille de la viticulture, tu as accompagné de nombreux directeurs et présidents de notre syndicat avec un investissement toujours irréprochable. Merci pour ces longues années passées au service de la filière. Nous te devons, entre autres, la mise en place et le développement de notre beau magazine UgniC, devenu en 6 ans une référence pour tous les acteurs. Nous te souhaitons beaucoup de réussite pour la suite de ton aventure.
Anthony BRUN, Président de l’UGVC.
L'invité de bleu la rochelle